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Vivre avec les autres s’inscrit dans une variété d’expressions intersubjectives qui nous mettent en présence de ces nombreux autres, qu’il s’agisse de ceux qui nous sont proches et familiers (parents, enfants, amis, voisins), qu’il s’agisse de relations professionnelles ou institutionnelles ou qu’il s’agisse de ces autres rencontrés fortuitement au cours d’un voyage, de vacances ou, plus simplement, de tous ces anonymes croisés quotidiennement dans la rue.
À travers toutes ces relations, nous faisons sans cesse l’expérience des autres, de l’Autre, comme figure de tous ceux qui ne sont pas moi, mais qui sont mes semblables. Ils sont le lieu même de la coexistence humaine, c’est-à-dire de la différence comme creuset de l’expérience humaine en tant qu’elle est une expérience relationnelle. Toutes nos existences sont ainsi marquées par les autres. Les liens qui nous unissent à eux, nous façonnent au plus profond de nous-mêmes. Dès la naissance, les relations dans lesquelles nous sommes emmaillotés façonnent notre développement affectif et psychique ; elles construisent notre personnalité, elles sont la trace des autres en nous. Tout au long de notre existence, nous vivons ainsi avec les autres en continuant à tisser des liens qui nous attachent à eux, mais qui, dans bien des cas aussi, se dénouent et nous détachent d’eux. Vivre avec les autres se manifeste ainsi à travers les relations comme un ensemble de forces psychiques qui peuvent nous construire, mais aussi nous détruire. Elles mettent en évidence un premier enjeu psychique qui est celui de la reconnaissance de l’autre. Cet enjeu se manifeste essentiellement dans la manière dont l’autre est traité dans sa différence : sociale, ethnique, d’orientation personnelle, etc. Les minorités, en particulier, représentent des figures qui font de leur reconnaissance un enjeu crucial du vivre avec les autres.
Deux aspects peuvent être considérés à ce sujet. La question de la reconnaissance se pose d’abord à travers les inscriptions concrètes de chacun dans des cadres sociaux et institutionnels : famille, école, entreprise, hôpital, église, etc. Ce sont là autant de structures qui organisent les relations selon un ensemble de règles, de normes explicites ou implicites ; elles établissent de la sorte des schémas socio-fonctionnels, hiérarchiques, où s’opère une « gestion » de l’autre dans son altérité singulière mise au service d’un rapport fonctionnel, institutionnel ou social.
Tout un pan de nos relations se trouve pris dans un enjeu de reconnaissance sociale souvent circonscrit et réduit à notre place sociale, en tant qu’elle est l’objet tantôt de valorisation, tantôt de dévalorisation. Autrement dit, la reconnaissance de l’autre s’exprime souvent à travers le prisme de sa contribution au bon fonctionnement du système dans lequel il est inséré ; dans ce sens, la reconnaissance de l’autre correspond plus à l’estime sociale dont il est l’objet qu’au respect humain qu’on lui doit.
De bien des manières, la reconnaissance de l’autre est donc liée aux diverses modalités d’expression du rapport social qui confère un coefficient d’approbation ou de désapprobation à sa place sociale à travers un jeu de perceptions intersubjectives et d’évaluations qui déterminent son caractère socialement acceptable ou inacceptable.
BY 𝐏𝐬𝐲𝐜𝐡𝐨𝐥𝐨𝐠𝐢𝐞 𝐂𝐥𝐢𝐧𝐢𝐪𝐮𝐞™
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