PSYCHOLOGIECLINIQUE Telegram 561
Tout se passe donc comme si les processus de reconnaissance sociale dĂ©finissaient une configuration de l’altĂ©ritĂ© trĂšs rĂ©ductrice et centrĂ©e sur la dimension « estimable » de quelqu’un en fonction de sa valeur sociale. Or, prĂ©cisĂ©ment – et c’est tout l’enjeu psychique et social de la reconnaissance de l’autre –, autrui est irrĂ©ductible Ă  l’évaluation sociale, professionnelle, dont il est l’objet. Il existe toujours, face Ă  moi, comme quelqu’un d’absolument autre et donc d’absolument unique. Mais, dans toute relation, nous sommes en mĂȘme temps, tout un chacun, l’autre pour autrui et, par consĂ©quent, nous sommes toujours l’autre d’un autre. Dans ces conditions, la reconnaissance de l’autre ne se joue plus seulement sur l’estime sociale, mais sur sa qualitĂ© d’ĂȘtre humain, comme moi.

La figure de l’étranger est peut-ĂȘtre celle qui permet le mieux de saisir ce qui se joue alors de plus fondamental dans la reconnaissance de l’autre. L’étranger apparaĂźt, en effet, comme celui qui est, par dĂ©finition, extĂ©rieur Ă  mon monde, Ă  mon groupe d’appartenance, Ă  mon univers familier, Ă  ma culture et Ă  mes valeurs. Il est, par « nature », celui qui n’est pas d’ici ; il vient d’ailleurs, du dehors, d’un autre pays, du lointain. LĂ  oĂč je suis chez moi, c’est lĂ  prĂ©cisĂ©ment qu’il n’est pas chez lui. À ce titre, il est l’Autre par excellence dans son Ă©trangetĂ© mĂȘme, qui est un des signes de sa diffĂ©rence. Dans cette diffĂ©rence qui lui colle Ă  la peau s’établit ma relation Ă  lui. Sa diffĂ©rence ne laisse pas indiffĂ©rent ; elle trame la relation Ă  travers tout un jeu de perceptions, d’attitudes, qui se manifestent en termes de prĂ©jugĂ©s et tendent Ă  apprĂ©cier de la sorte sa qualitĂ© d’ĂȘtre humain, comme un ĂȘtre diffĂ©rent de moi. Sa diffĂ©rence est souvent traitĂ©e dans la relation comme une infĂ©rioritĂ© ; cette tendance Ă  considĂ©rer de la sorte son altĂ©ritĂ© est un des creusets les plus sournois du racisme. Cette forme est bien plus rĂ©pandue et plus prĂ©sente qu’on ne veut bien l’accepter dans les diverses relations Ă  tous ces autres, diffĂ©rents de moi. La relation Ă  l’étranger s’appuie dans ce sens sur des attitudes sociales qui tendent globalement Ă  ne pas lui attribuer les mĂȘmes qualitĂ©s humaines qu’à nous-mĂȘmes, crĂ©ant ainsi une variĂ©tĂ© de relations discriminatoires Ă  son Ă©gard.



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Tout se passe donc comme si les processus de reconnaissance sociale dĂ©finissaient une configuration de l’altĂ©ritĂ© trĂšs rĂ©ductrice et centrĂ©e sur la dimension « estimable » de quelqu’un en fonction de sa valeur sociale. Or, prĂ©cisĂ©ment – et c’est tout l’enjeu psychique et social de la reconnaissance de l’autre –, autrui est irrĂ©ductible Ă  l’évaluation sociale, professionnelle, dont il est l’objet. Il existe toujours, face Ă  moi, comme quelqu’un d’absolument autre et donc d’absolument unique. Mais, dans toute relation, nous sommes en mĂȘme temps, tout un chacun, l’autre pour autrui et, par consĂ©quent, nous sommes toujours l’autre d’un autre. Dans ces conditions, la reconnaissance de l’autre ne se joue plus seulement sur l’estime sociale, mais sur sa qualitĂ© d’ĂȘtre humain, comme moi.

La figure de l’étranger est peut-ĂȘtre celle qui permet le mieux de saisir ce qui se joue alors de plus fondamental dans la reconnaissance de l’autre. L’étranger apparaĂźt, en effet, comme celui qui est, par dĂ©finition, extĂ©rieur Ă  mon monde, Ă  mon groupe d’appartenance, Ă  mon univers familier, Ă  ma culture et Ă  mes valeurs. Il est, par « nature », celui qui n’est pas d’ici ; il vient d’ailleurs, du dehors, d’un autre pays, du lointain. LĂ  oĂč je suis chez moi, c’est lĂ  prĂ©cisĂ©ment qu’il n’est pas chez lui. À ce titre, il est l’Autre par excellence dans son Ă©trangetĂ© mĂȘme, qui est un des signes de sa diffĂ©rence. Dans cette diffĂ©rence qui lui colle Ă  la peau s’établit ma relation Ă  lui. Sa diffĂ©rence ne laisse pas indiffĂ©rent ; elle trame la relation Ă  travers tout un jeu de perceptions, d’attitudes, qui se manifestent en termes de prĂ©jugĂ©s et tendent Ă  apprĂ©cier de la sorte sa qualitĂ© d’ĂȘtre humain, comme un ĂȘtre diffĂ©rent de moi. Sa diffĂ©rence est souvent traitĂ©e dans la relation comme une infĂ©rioritĂ© ; cette tendance Ă  considĂ©rer de la sorte son altĂ©ritĂ© est un des creusets les plus sournois du racisme. Cette forme est bien plus rĂ©pandue et plus prĂ©sente qu’on ne veut bien l’accepter dans les diverses relations Ă  tous ces autres, diffĂ©rents de moi. La relation Ă  l’étranger s’appuie dans ce sens sur des attitudes sociales qui tendent globalement Ă  ne pas lui attribuer les mĂȘmes qualitĂ©s humaines qu’à nous-mĂȘmes, crĂ©ant ainsi une variĂ©tĂ© de relations discriminatoires Ă  son Ă©gard.

BY 𝐏𝐬đČđœđĄđšđ„đšđ đąđž đ‚đ„đąđ§đąđȘ𝐼𝐞ℱ


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