ARTOS

🍁Voici l'hiver🍁

Le moment où le soleil descend dans son tombeau. Métaphore pertinente en cette période de Samon, car c’est le moment de l’année où le voile entre le monde des vivants et celui des morts s’affine à tel point que les voyages entre ces deux univers deviennent envisageables.

Ce moment n’appartient ni à l’année écoulée, ni à celle qui se profile. Il se situe dans l’éternité du Sid, une éternité qui n’est pas un futur infini, comme la perpétuité, mais un présent indéfini et infini.

Samon trouve ses racines dans le Gaulois Samonios, désignant le mois de novembre dans le calendrier grégorien. En vieil irlandais, on le prononce Samhainn ou Samhuinn. C'est le début de la saison sombre, le reflet de Beltaine, la fête estivale, qui, quant à elle, inaugure la saison claire. Ainsi, le grand cycle des saisons se boucle. Pour les Celtes préchrétiens, les journées commençaient par la nuit. Il paraît donc tout à fait logique de commencer l’année à l’aube du crépuscule.

Si la nouvelle religion a substitué la fête des morts, initialement célébrée le 13 mai, par celle du 2 novembre, cela ne fut en aucun cas le fruit du hasard. En effet, cette célébration celtique-druidique était tellement ancrée dans les traditions européennes depuis des millénaires qu'il était irréaliste pour l'Église d'éradiquer totalement ce patrimoine, notamment lors de la Toussaint des judéo-chrétiens.

La preuve en est que vous êtes ici ce soir, réunis pour célébrer cette fête ô combien ancestrale. Plus globalement, et reconnaissons-le, avec une différence de forme mais non de fond, la résurgence de la fête d'Halloween aux États-Unis depuis le milieu du XXe siècle, et plus précisément en France depuis le début des années 90, marque un certain retour aux traditions européennes.

Cette célébration se déroule la nuit du 31 octobre, veille de la Toussaint pour les chrétiens. Évidemment, elle peut être sujette à critiques, notamment en raison de son aspect commercial, mais de nos jours, qu'est-ce qui n'est pas commercial ?

Il convient de noter que Noël est également une fête commerciale pour ceux qui évoluent dans un monde profane, mais elle demeure un marqueur puissant de continuité de la tradition à travers les âges. Nous pouvons donc nous réjouir sans honte de ce retour à une spiritualité primordiale.

Je parlais tout à l’heure de ce voile qui nous sépare de nos ancêtres, de nos familles, amis et camarades, lors de la pleine lune du mois de Samonios. Pour illustrer cela, il reste encore aujourd’hui dans nos campagnes divers rituels pour honorer ces liens.

Dans les Côtes-d'Armor, une ancienne coutume interdit de balayer le foyer la nuit précédant le jour des défunts, de peur d’emporter les âmes des morts matérialisées par la poussière.

En Bretagne, il est de tradition de laisser un peu de feu couver sous la cendre, au cas où un ancêtre souhaiterait revenir dans son foyer.

En Périgord, en Normandie, mais aussi en Provence, un repas composé de lait caillé et de crêpes est servi pour accueillir l’ancêtre de retour lors de cette nuit annuelle.

En Corse, un vase rempli d’eau est disposé à l’entrée de la maison.

Dans les Vosges, on découvre les lots et on laisse les fenêtres ouvertes, afin que les trépassés puissent retrouver leurs anciennes couchettes.

Ce soir, ici même, nous laisserons la porte du foyer ouverte, pour que l’ancêtre cher à chacun d’entre nous puisse nous rendre visite, ne serait-ce qu’un instant.

Dehors, nous avons tracé un cercle. C’est la roue solaire, avec ses quatre points cardinaux, symbolisant le grand cycle des saisons qui a guidé les Indo-Européens depuis des temps immémoriaux, car dans la tradition, rien n’est figé, tout est cyclique.

Au nom du projet ARTOS, je vous souhaite une belle et heureuse année 4598.   
 
Frédérik Hallstatt
Pyrénées Ariegeoises

www.tgoop.com/artos6/524

361 viewsedited  Oct 31, 2024 at 19:02

🍁Voici l'hiver🍁

Le moment où le soleil descend dans son tombeau. Métaphore pertinente en cette période de Samon, car c’est le moment de l’année où le voile entre le monde des vivants et celui des morts s’affine à tel point que les voyages entre ces deux univers deviennent envisageables.

Ce moment n’appartient ni à l’année écoulée, ni à celle qui se profile. Il se situe dans l’éternité du Sid, une éternité qui n’est pas un futur infini, comme la perpétuité, mais un présent indéfini et infini.

Samon trouve ses racines dans le Gaulois Samonios, désignant le mois de novembre dans le calendrier grégorien. En vieil irlandais, on le prononce Samhainn ou Samhuinn. C'est le début de la saison sombre, le reflet de Beltaine, la fête estivale, qui, quant à elle, inaugure la saison claire. Ainsi, le grand cycle des saisons se boucle. Pour les Celtes préchrétiens, les journées commençaient par la nuit. Il paraît donc tout à fait logique de commencer l’année à l’aube du crépuscule.

Si la nouvelle religion a substitué la fête des morts, initialement célébrée le 13 mai, par celle du 2 novembre, cela ne fut en aucun cas le fruit du hasard. En effet, cette célébration celtique-druidique était tellement ancrée dans les traditions européennes depuis des millénaires qu'il était irréaliste pour l'Église d'éradiquer totalement ce patrimoine, notamment lors de la Toussaint des judéo-chrétiens.

La preuve en est que vous êtes ici ce soir, réunis pour célébrer cette fête ô combien ancestrale. Plus globalement, et reconnaissons-le, avec une différence de forme mais non de fond, la résurgence de la fête d'Halloween aux États-Unis depuis le milieu du XXe siècle, et plus précisément en France depuis le début des années 90, marque un certain retour aux traditions européennes.

Cette célébration se déroule la nuit du 31 octobre, veille de la Toussaint pour les chrétiens. Évidemment, elle peut être sujette à critiques, notamment en raison de son aspect commercial, mais de nos jours, qu'est-ce qui n'est pas commercial ?

Il convient de noter que Noël est également une fête commerciale pour ceux qui évoluent dans un monde profane, mais elle demeure un marqueur puissant de continuité de la tradition à travers les âges. Nous pouvons donc nous réjouir sans honte de ce retour à une spiritualité primordiale.

Je parlais tout à l’heure de ce voile qui nous sépare de nos ancêtres, de nos familles, amis et camarades, lors de la pleine lune du mois de Samonios. Pour illustrer cela, il reste encore aujourd’hui dans nos campagnes divers rituels pour honorer ces liens.

Dans les Côtes-d'Armor, une ancienne coutume interdit de balayer le foyer la nuit précédant le jour des défunts, de peur d’emporter les âmes des morts matérialisées par la poussière.

En Bretagne, il est de tradition de laisser un peu de feu couver sous la cendre, au cas où un ancêtre souhaiterait revenir dans son foyer.

En Périgord, en Normandie, mais aussi en Provence, un repas composé de lait caillé et de crêpes est servi pour accueillir l’ancêtre de retour lors de cette nuit annuelle.

En Corse, un vase rempli d’eau est disposé à l’entrée de la maison.

Dans les Vosges, on découvre les lots et on laisse les fenêtres ouvertes, afin que les trépassés puissent retrouver leurs anciennes couchettes.

Ce soir, ici même, nous laisserons la porte du foyer ouverte, pour que l’ancêtre cher à chacun d’entre nous puisse nous rendre visite, ne serait-ce qu’un instant.

Dehors, nous avons tracé un cercle. C’est la roue solaire, avec ses quatre points cardinaux, symbolisant le grand cycle des saisons qui a guidé les Indo-Européens depuis des temps immémoriaux, car dans la tradition, rien n’est figé, tout est cyclique.

Au nom du projet ARTOS, je vous souhaite une belle et heureuse année 4598.   
 
Frédérik Hallstatt
Pyrénées Ariegeoises

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